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L’emballage industriel en France : innovation, écologie, nouveaux modèles et réduction des coûts

#blog Dernière mise à jour : 09/04/2025, publié le : 09/04/2025

L’emballage industriel, pilier souvent discret de la chaîne logistique, est en pleine transformation en France. Ce secteur dynamique, estimé à 18,3 milliards d’euros de production en 2019, est dominé par le plastique (38 %) et le carton (29 %)1. Sous la double impulsion des avancées technologiques et des exigences écologiques, des startups et PME, à l’instar de Distripackaging, innovent pour réinventer la façon de conditionner, transporter et réutiliser les produits. Voici un tour d’horizon de quatre axes majeurs de cette révolution : innovation technologique, responsabilité environnementale, nouveaux modèles économiques et réduction des coûts.

Innovation technologique : vers l’emballage 4.0

L’industrie 4.0 transforme l’emballage avec l’automatisation, l’intelligence artificielle (IA), l’Internet des objets (IoT) et de nouveaux matériaux. Des lignes de conditionnement robotisées pilotées par IA optimisent la production, conçoivent des emballages sur mesure, réduisent les erreurs et gaspillages tout en augmentant les cadences. L’automatisation intelligente assure un meilleur rendement et une traçabilité accrue.

Les emballages connectés, équipés de capteurs (température, humidité, chocs) et de puces RFID, deviennent des objets communicants. La startup nantaise LivingPackets incarne cette tendance avec The Box, un emballage réutilisable intégrant électronique embarquée, suivi GPS, et protection renforcée. Cette solution évite les cartons jetables et ouvre la voie à des livraisons plus intelligentes.

Par ailleurs, la R&D matière porte ses fruits : les matériaux “intelligents” et biosourcés offrent des alternatives durables. Des films antimicrobiens prolongent la durée de vie des aliments, des capteurs indiquent la fraîcheur. Des startups comme Lactips (plastique soluble à base de protéine de lait) ou Embelium (emballages à base de chanvre et de mycélium) démontrent qu’à l’intersection de la chimie verte et de l’ingénierie, naissent des solutions performantes, résistantes et compostables.

Responsabilité environnementale : l’emballage durable en action

La loi AGEC de 2020 impose 5 % d’emballages réemployables dès 2023, 10 % en 2027. En parallèle, la sensibilité croissante des consommateurs pousse les entreprises à intégrer l’écoconception. Premier levier : les matériaux durables. Bioplastiques à base d’algues, de maïs ou de champignons, papiers barrière sans plastique, innovations dans le recyclage : tout converge vers le “zéro plastique” sans compromis sur la qualité.

Deuxième levier : l’économie circulaire. Plutôt que de recycler en fin de vie, des startups misent sur le réemploi. Hipli, par exemple, propose des enveloppes colis réutilisables jusqu’à 100 fois. Pandobac, de son côté, fournit des bacs alimentaires réutilisables, lavés et tracés. Ces solutions permettent à la fois de réduire les déchets et d’améliorer les marges.

Même la grande distribution s’implique. Le projet R3Pack, en test dans des supermarchés de l’Est de la France, expérimente un système de consigne sur des emballages rigides réemployables. Soutenu par l’UE et Citeo, ce pilote vise une réduction massive des déchets d’emballages alimentaires.

Des cleantech comme Carbios innovent aussi dans le recyclage enzymatique, tandis que d’autres améliorent la recyclabilité (encres, mono-matériaux). L’intégration de ces pratiques devient un levier compétitif.

Nouveaux modèles économiques : le packaging devient un service

Le modèle de l’emballage acheté/utilisé/jetté est remis en question. Le concept de “Packaging as a Service” (PaaS) se développe. LivingPackets loue The Box à l’utilisation : le client paie un service, pas un emballage. Hipli suit une logique similaire avec ses enveloppes consignées.

Pandobac propose un modèle par abonnement : les entreprises paient à l’usage pour des bacs réutilisables, collectés, lavés et remis en circulation. Ce modèle collaboratif, qui mutualise les coûts, favorise la rentabilité à long terme. D’autres startups comme BIBAK créent des systèmes de consigne connectée avec des contenants mutualisés et des bornes de retour intelligentes.

Les coopérations sectorielles gagnent aussi du terrain : standardisation des contenants, logistique inverse, recyclage intégré. L’emballage devient un actif circulant, suivi, partagé. Ces modèles disruptifs créent de la valeur tout en réduisant l’impact environnemental.

Réduction des coûts : la performance par l’innovation

Innover dans l’emballage permet de réaliser des économies substantielles. Réduire poids et volume optimise le transport (moins de camions, moins d’émissions) et le stockage (plus de compacité, moins de mètres carrés mobilisés). Des emballages adaptés protègent mieux les produits, évitant les retours et casses.

Le réemploi, en évitant l’achat récurrent et la gestion des déchets, génère également des économies. Une entreprise innovante spécialisée dans le reconditionnement de cartons d’expédition estime que ses emballages de seconde main peuvent coûter jusqu’à 50 % moins cher que les neufs.

D’autres modèles, comme ceux de Pandobac, affichent une réduction de 10 à 30 % des coûts grâce à la mutualisation. LivingPackets supprime l’achat de cartons, remplaçant le coût fixe par un paiement à l’usage. L’automatisation des lignes d’emballage, la vision artificielle et les bras robotisés réduisent les coûts de main-d’œuvre tout en limitant les TMS.

Un avenir emballant pour l’industrie française

L’emballage industriel français entre dans une nouvelle ère, où l’innovation technologique, la responsabilité environnementale et les nouveaux modèles économiques convergent vers une logique de performance durable. Les startups et PME agiles, appuyées par des politiques publiques incitatives, transforment un poste longtemps considéré comme inévitable en levier de compétitivité.

Des boîtes connectées réutilisables aux films biosourcés, en passant par les bacs mutualisés, les solutions foisonnent. La révolution de l’emballage est en marche. Moins de déchets, moins de coûts, plus d’opportunités : l’industrie française de demain s’écrira aussi sur ses packagings.

1: https://bo.citeo.com/sites/default/files/2024-06/240625_CITEO_Infographie_Bilan_Dispositif_SEE_2023-2024_Longue_HM.pdf