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Les Petits Bidons

#news Dernière mise à jour : 18/01/2021 à 23:20
  • Fondateurs : Cyril Neves

TRIBUNE DE CYRIL NEVES, FONDATEUR DES PETITS BIDONS LESSIVES : IL EST TEMPS DE LAVER SANS TOUT SALIR

Il y a quelques années, les Français prenaient conscience de la présence de substances toxiques dans les couches de leurs bébés. Depuis, les jeunes parents ont fait le ménage dans leurs habitudes et les industriels dans leurs produits.
Aujourd’hui, mon souhait est que l’opinion s’empare du sujet de la lessive. Loin d’être propres, la plupart sont dangereuses pour notre planète et notre santé mais personne ne le sait ! Aucune loi n’oblige les fabricants à afficher entièrement sur les produits ce qu’ils ont vraiment dans les bidons. Il est temps de rendre le secteur plus transparent, et surtout plus propre, il est temps de laver sans tout salir !

Ce qu’on nous cache ? De longues listes de substances nocives, un cocktail qui se révèle toxique pour la planète et notre santé. Quelques exemples en vrac :

Les tensioactifs dérivés du pétrole comme le dodecylbenzene ou le lauryl éther sulfate, leurs fonctions ? Laver et faire mousser. Là où ça devient problématique, c’est qu’ils ne sont pas biodégradables. Non traités intégralement par les stations d’épuration, ils sont rejetés dans la nature et privent les eaux en oxygène, ce qui se traduit par des marées vertes ou des mousses de détergents de synthèse sur la plage… comme le montre cet article, et pour couronner le tout, ces tensioactifs pétrochimiques sont hautement allergisants. Absolument pas propre pour la peau et l’environnement, un comble pour une lessive !

L’huile de palme : on ne la présente plus, son exploitation est responsable d’une partie de la déforestation, de l’extinction de plus de 200 espèces et sa culture est généralement liée à de désastreuses conditions de travail… Même si les consommateurs y sont de plus en plus attentifs dans leur alimentation, rien ne leur permet de savoir que les grands lessiviers en usent et en abusent. Normal, ils ne sont pas obligés de la mentionner sur leurs packs. Ce qui est réalisable, c’est tout simplement remplacer ces produits nocifs par des huiles végétales d’olive, de tournesol, ou de ricin par exemple. Très peu de marques font le pari de ne pas utiliser d’huile de palme… pourtant c’est possible.

Le EDTA (aka acide éthylène diamine tétracétique), NTA (aka acide nitrilotriacétique) ça vous parle ? Il s’agit de séquestrants qui empêchent les impuretés de se redéposer sur le linge. Le problème ? Ils ne peuvent pas non plus être totalement isolés par les stations d’épuration et sont très difficilement biodégradables ! Résultat : ils contaminent les eaux de nos mers et de nos rivières, déstabilisant leurs milieux biologiques. La bonne nouvelle c’est qu’on peut s’en passer grâce à de l’acide citrique naturel qui va reproduire le même effet.

Quand vous repérez ces ingrédients : CMIT, MIT ou la famille des isothiazolinones, passez votre chemin ! Présents pour stabiliser les formules, ces conservateurs sont allergènes. Malgré tout, ils sont autorisés par l’Ecolabel® ! Mieux vaut donc se fier au Label Ecocert, pas parfait mais plus exigeant.

Dernier exemple : Les silicones, comme le dimethicone. Largement utilisé dans les produits cosmétiques, il l’est également dans la lessive, c’est pourtant un perturbateur endocrinien. Néanmoins, les grandes marques ne se passent pas des silicones car ils permettent de donner de la texture à la lessive et de la douceur au linge. Les produits naturels sont pourtant tout aussi efficaces et les huiles 100% d’origine végétale laissent le linge tout aussi souple et doux.

Si vous avez désormais quelques pistes pour faire un choix éclairé au rayon lessives, ça risque de se corser quand vous empoignerez votre prochain bidon ! En effet, aucune lessive conventionnelle n’affiche intégralement sa composition sur les produits. Effectivement, rien ne les y contraint. Et si quelques grandes marques prônent fièrement la « transparence », encore faut-il avoir le courage et le temps d’aller fouiller sur leurs sites pour trouver les listes complètes d’ingrédients, lorsqu’elles sont disponibles. A ce stade, bon courage pour les décrypter sans l’aide d’un chimiste.

Gare également au verdissement de leurs communications et de leurs packagings. Quand on ouvre l’œil, on se rend vite compte que le greenwashing est plus que jamais à l’œuvre dans cette industrie.

Il est temps que ça change, il est temps de laver sans tout salir !

Cyril NEVES, Fondateur de Les Petits Bidons