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La 2ème édition de l'Observatoire des startups françaises de la mobilité est sortie !

#news Dernière mise à jour : 27/03/2025 à 10:01, publié le : 27/03/2025

Le Moove Lab et Roland Berger dévoilent la 2ème édition de l'Observatoire des startups françaises de la mobilité

Chiffres clés :

– 1,2 milliard d’euros levés en 2024 dans le secteur des transports : un niveau inférieur à 2022 et 2023 (deux années record) mais supérieur à celui de 2019, 2020 et 2021, attestant d’une tendance long-terme positive.
– Les transports sont restés, en 2024, dans le TOP 5 des secteurs les plus financés en France.
– 57 % des investissements se sont concentrés en Île-de-France en 2024.
– Le segment de la distribution d’énergie a confirmé sa résilience.
– La France a conforté sa place de deuxième écosystème européen des transports : elle est restée devant l’Allemagne et derrière le Royaume-Uni, toujours leader.
– Le secteur de la mobilité a mieux résisté que celui des transports : les montants levés ont légèrement augmenté en valeur (+ 6 %), malgré une baisse du nombre de transactions. Le secteur a été porté par plusieurs levées exceptionnelles en late stage.

Une correction attendue, après deux années exceptionnelles

Après les records de 2022 et 2023, le secteur des transports a subi en 2024 un ajustement, avec des investissements stabilisés à 1,2 milliard d’euros levés, soit une diminution de 38 % par rapport à l’année précédente, mais toujours au-dessus des niveaux pré-2022. Bien que le nombre total de transactions ait baissé de 31 % par rapport à 2023, la filière est demeurée parmi les plus financées. Avec 57 % des fonds levés, l’Île-de-France a dominé. La Nouvelle-Aquitaine a dépassé l’Auvergne-Rhône-Alpes en 2024, mais cette dernière reste la deuxième en termes de fonds cumulés depuis 2015. Par ailleurs, l’Occitanie et la Bretagne ont aussi brillé par leurs performances. L’ajustement de l’écosystème français des transports a été comparable à celui du reste de l’Europe (respectivement -38 % contre -39 % en valeur). La France conserve sa place de deuxième écosystème de transport européen, précédant l’Allemagne et se tenant derrière le Royaume-Uni, toujours leader.

Comparativement, en 2024, le domaine de la mobilité a mieux résisté que celui des transports, avec une légère augmentation des montants levés (+6 %), malgré une réduction du nombre de transactions. Ce secteur a été stimulé par des levées exceptionnelles en phase tardive.

“Ce ralentissement s’explique par un contexte économique, politique et réglementaire incertain (en France comme en Europe), combiné aux défis des startups industrielles, à la maturité de certains segments qui vont se “financer” auprès d’autres acteurs et à la fin du cycle d’innovation lié aux nouvelles mobilités. Nous sommes néanmoins convaincus que les perspectives du secteur sont très positives, portées par l’IA qui trouvera dans la mobilité un beau terrain de jeu, la décarbonation, qui reste un objectif partagé par tous et les enjeux de souveraineté, qui favorisent les startups industrielles et deep tech.” – Clément Guillemot, Directeur des programmes startups de Via ID.

Un marché qui se restructure

L’étude des levées de fonds en 2024 a montré des cheminements variés selon la maturité des startups. Dans le secteur des transports, les levées en early stage (≤ 15M€) et growth stage (15–40M€) ont chuté respectivement de 33 % et 17 % en valeur. Le nombre de transactions a aussi diminué, mais l’intérêt pour les jeunes projets perdure, même dans un climat plus difficile. Les levées en late stage (> 40M€) ont chuté de 44 % en montants, tandis que les transactions ont stagné au niveau de 2023, illustrant une concentration sur des acteurs solides.

Côté start-ups de mobilité, les levées early stage sont revenues à leurs niveaux de 2019, avec un nombre de transactions en baisse par rapport à 2023, mais relativement stable. Le growth stage est le plus touché, avec des baisses de 59 % en valeur et 57 % en volume, soulignant les défis des startups à l’étape du changement d’échelle. En revanche, le late stage a progressé de 68 % (en valeur) grâce à plusieurs levées dépassant les 100M€, révélant la maturité et l’attractivité croissantes des projets phares.

Bpifrance et l’EIT Urban Mobility sont restés les principaux investisseurs, réaffirmant leur soutien aux startups des domaines des transports et de la mobilité.

“Bien que le nombre de transactions ait, globalement, reculé, les montants investis sont restés conséquents, illustrant une stratégie plus sélective des investisseurs. Ces derniers semblent être encore plus exigeants et rechercher des projets plus proches d’un chemin de rentabilité.” – Olivier Hanoulle, Associé – Automobile chez Roland Berger.

Électrification, circularité, micro-mobilités : les piliers d’un écosystème en recomposition

Depuis plusieurs années, l’électrification des transports reste au cœur des priorités. Ce segment atteignant une certaine maturité, les investissements de 2024 se sont dirigés vers les infrastructures de recharge électrique (ou d’approvisionnement en hydrogène) pour accompagner le déploiement des véhicules concernés.

“L’électrification des transports reste un axe structurant. En 2024, les investissements se sont concentrés sur les infrastructures de recharge, indispensables pour accompagner le déploiement des véhicules électriques et à hydrogène. 2025 est une année charnière, car il faut désormais accompagner le changement d’habitude et stimuler la demande de véhicules électriques pour réussir cette transition.” – Julie Sadaka-Entringer, Directrice du Pôle Solutions de Mobilité et Responsable du Moove Lab chez MOBILIANS.

En parallèle, le segment de l’économie circulaire a montré sa résilience, même dans un contexte de contraction du marché. Bien que le montant total levé ait diminué, le nombre de levées a légèrement progressé, soutenu par des questions réglementaires, environnementales et industrielles essentielles à une transformation durable de la mobilité.

Finalement, les micro-mobilités ont connu une deuxième année de contraction des levées de fonds (-54 %), mais l’early stage a mieux résisté (-26 %), avec un nombre de levées relativement stable, signe d’une dynamique entrepreneuriale persistante. À long terme, la tendance reste à la hausse, si l’on exclut les années exceptionnelles de 2022 et 2023, marquées par un boom du vélo post-Covid.

L’essor de l’intelligence artificielle dans la mobilité et les transports ouvrira probablement de nouvelles avenues dans les mois à venir. Bien qu’en 2024, aucun financement majeur n’ait encore été annoncé dans ce domaine, l’intérêt est fort et devrait bientôt se concrétiser dans les futures levées de fonds.

Le document complet est disponible en ligne : https://www.via-id.com/financement-des-startups-des-transports-et-de-la-mobilite-un-marche-qui-sajuste-mais-qui-reste-solide/