Des vêtements élégants et Made in France pour homme
Lancée ce mois-ci, cette marque veut proposer des tenues soignées en coton et tencel, une matière écologique produite à partir de pulpe de bois. Confectionnée en France, cette collection débute par une chemise cintrée disponible en précommande. À terme, Signée Clovis ambitionne de proposer une garde-robe complète, vertueuse pour la planète et pour celui qui la porte.
9. C’est, en pourcentage, la part que représente l’industrie manufacturière dans le PIB français. Un chiffre en baisse de 5 % sur les 20 dernières années selon la Banque mondiale, mais surtout un détonateur pour Guillaume Recorbet : « Durant ma carrière, j’ai beaucoup travaillé dans l’industrie. J’ai été confronté aux logiques de délocalisation et à la perte des savoir-faire. J’ai depuis longtemps cette envie de participer, à ma petite échelle, à cette réindustrialisation. En cherchant un secteur dans lequel je pourrais apporter ma contribution, je me suis rendu compte que beaucoup de marques Made in France proposent des vêtements confortables mais pas toujours élégants, notamment pour le travail », explique ce Lyonnais de 38 ans.
En décembre 2021, Guillaume Recordet se lance donc avec cette idée en tête. Il rencontre des fournisseurs et des partenaires potentiels, mais aussi une styliste et une modéliste qui travaillent un prototype. Rapidement, une ligne directrice se dessine : Signée Clovis sera faite à partir de coton bio et tencel, une matière produite grâce à la pulpe de bois. « Il était inconcevable de me lancer en utilisant des fibres plastiques ou des produits toxiques comme le formaldéhyde, un composé organique interdit en France et qu’on retrouve pourtant dans des chemises sans repassage. J’ai donc opté pour cette matière écologique, très peu utilisée aujourd’hui. Le tencel a la particularité d’être soyeux au touché, thermorégulant et facile à repasser ». Autre prérequis indispensable pour Guillaume Recordet, créer une marque 100 % Made in France. Un pari tenu puisque les premiers modèles ont été confectionnés dans l’Indre, les boutons de chemise dans le Jura et les étiquettes à Saint-Etienne.
« IL Y A UN VRAI MARCHÉ SUR CE CRÉNEAU DU CASUAL CHIC FRANÇAIS MASCULIN »
En cette fin août, Signée Clovis se lance en commercialisant sa première chemise. Disponible en précommande jusqu’au 28 octobre au prix de 135 € au lieu de 159 €, cette pièce cintrée en buste court sera proposée en blanc et dans cinq tailles différentes (du 36 au 44) sur le site de la marque. En parallèle, Guillaume Recordet va également aller rencontrer les magasins de vêtements sur Lyon et Saint-Etienne. « Idéalement, j’aimerais atteindre les 50 précommandes avant de lancer la production. Cela nous donnerait une certaine assise financière pour proposer d’autres modèles, notamment en termes de coloris unis mais aussi avec des motifs. Nous sommes persuadés qu’il y a un vrai marché sur ce créneau du casual chic français ».
À terme, Signée Clovis aimerait aussi proposer des polos, des tee-shirts et même des chaussettes. Une véritable garde-robe complète : « Nous voulons que les hommes soient fiers de porter notre marque. Une sorte de chauvinisme positif d’avoir des vêtements français de qualité, respectueux de la planète et de la santé de celui qui le porte. Nous pensons vraiment nos produits pour qu’ils soient durables. Par exemple, si dans quelques années le client souhaite changer le col de sa chemise, ce sera possible », assure Guillaume Recordet. D’ici à la fin de l’année, l’entrepreneur espère réaliser 60 000 € de chiffre d’affaires et vise les 300 000 € de CA dans cinq ans.