Entrepreneuriat au féminin | Accès aux financements : Quelles évolutions ?
#blog Dernière mise à jour : 03/07/2023On a assisté à la matinale organisée par la CCI Paris sur l’entrepreneuriat féminin et voici ce qui a été dit.
Introduction
Quelques chiffres pour démarrer :
- 2021 : record en création d’entreprises (1 million dont 43% par des femmes) (NDLR : Dont 60% d’auto entreprises)
- Cependant, peu de startups restent dirigées par des femmes : 2/10 startups en 2020
Comment lever ces freins structurels (et non conjoncturels) ? Comment informer et accompagner les entrepreneures ? Comment les réseaux de financement et bancaires peuvent-ils se mobiliser pour durablement donner l’accès au financement aux femmes ?
Voici les questions auxquelles il faut répondre afin de rééquilibrer le ratio homme vs femme dans les startups françaises.
Pour rappel, il n’y a de co-fondatrice que parmi deux de nos licornes : Vestiaire Collective et Ledger..
Magalie Charbonneau
Préfète et directrice de cabinet du préfet, Magalie Charbonneau commence par nous parler de l’entrepreneuriat féminin dans la région francilienne. En tant que représentante de l’État, elle nous assure que la question de l’égalité homme femme est un enjeu de société et une grande cause du quinquennat.
- Le constat : seulement 25% des entreprises classiques d’Île de France sont créées par des femmes, c’est le taux le plus bas de France.
- L’objectif : atteindre 40% de créatrices d’entreprises.
On note également que le plus souvent, la parité ne s’observe pas dans les instances dirigeantes. Cela s’explique en partie par les difficultés d’accès au financement pour les entrepreneures.
Plan d’action pour l’entrepreneuriat féminin :
- Établir un diagnostic territorial
- Développer les offres d’accompagnement pour les femmes entrepreneures
- Favoriser la levée des moyens
Vous trouverez tous les détails du plan de parité pour les entrepreneurs et la FrenchTech sur le site du gouvernement :
https://www.economie.gouv.fr/startup-french-tech-pacte-parite-egalite-femmes-hommes
Isabelle Savelli
Isabelle Savelli, responsable du pôle observation économique à la CCI, nous communique davantage de chiffres :
En 2021, 275 000 entreprises ont été créées, dont beaucoup de micro entreprises et cette période semble avoir été favorable aux femmes.
En ce qui concerne la période avant Covid en Île de France : 35% des micro entrepreneurs sont des femmes (37% en France).
Profil type des femmes entrepreneures :
- Des créatrices plus jeunes (41% ont moins de 35 ans, 31% des hommes)
- Plus diplômées
- Avoir des enfants peut être un frein à la création
Les femmes créatrices sont seulement 5% à demander plus de 160 000€ de financement (contre 10% pour les hommes créateurs). Cela est également expliqué par :
- La catégorie juridique de l’entreprise
- Le secteur d’activité
1ère table : Des financeurs engagés
Les intervenants
Alexis Dupont – Directeur Général, France Invest.
Amélie Maillon – Déléguée régionale innovation, BpiFrance
Areeba Rehman – CEO, Fretbay
Laure-Emmanuelle Filly – Responsable de Connecthers, BNP Paribas
Ce qu’on retient :
- La confiance en soi et en son projet est primordiale lors de la présentation de son projet aux potentiels investisseurs
- Diversifier ses sources de financement est également important : Business Angels, investisseurs, …
- L’importance du réseau (Areeba Rehman, CEO de Fretbay, a pu réaliser sa première levée de fonds en 2011 grâce à une rencontre organisée par la CCI)
French women entrepreneurs 40
Le French Women Entrepreneurs 40, c’est le premier palmarès annuel des 40 entreprises françaises en croissance dirigées par des femmes, lancé par BNP Paribas et Women’s Forum.
L’appel à candidature est ouvert jusqu’à mi-septembre aux entreprises d’au moins 3 ans d’existence, de tous secteurs confondus et dirigées par des femmes. Ces 40 sociétés qui seront dévoilées en Novembre 2022 bénéficieront d’un accompagnement sur mesure d’un an avec les partenaires et BNP Paribas afin d’accélérer leur croissance.
Laure-Emmanuelle Filly, Responsable de Connecthers chez BNP Paribas, nous communique d’ailleurs l’objectif de BNP Paribas d’ici 2025 : 25% de financement dans des sociétés dirigées par des femmes.
“On a toujours plus de chance d’avoir ce qu’on demande que ce qu’on mérite”
“Il faut compter les femmes pour que les femmes comptent” – Sista
“Seules on est invisibles ensemble on est invincibles”
2e table : Des réseaux mobilisés
Les intervenants
Florence Richardson – Présidente, FBA
Flore Egnell – Directrice générale de Willa
Nadège Gaultier – Co-fondatrice, Confiture Parisienne
Dorothée Elbaz – Vice-Présidente, FCE Femmes Chefs d’Entreprises Ile de France
Camille Vever – CEO Maison Vever
FBA – Femmes Business Angels
FBA, c’est l’unique réseau de Business Angels au féminin de France. Il réunit 170 femmes de tout types de métier avec un objectif commun : investir personnellement dans des startups à potentiel et les accompagner pour les aider à se développer.
Elles sont parties d’un constat : seulement 10% des Business Angels sont des femmes.
Leur objectif n’est pas d’investir dans des projets féminins, mais sans que ce soit un critère, entre 30% et 50% des startups dans lesquelles elles investissent par an sont mixtes ou féminines.
Florence Richardson a également lancé WinEquity en partant du postulat que la mixité est un facteur de performance. L’objectif est ici d’investir dans des sociétés qui ont au moins une femme : même type d’investissement mais avec un critère en plus.
Willa
Flore Egnell est la Directrice Générale de Willa : une association qui accompagne les femmes dans leur désir d’entreprendre et d’innover. Les inspirer, les motiver, les former. Pour cela, elle les accompagne en early stage : de l’idée aux 3 premières années d’existence. En rejoignant l’incubateur, chaque startupeuse accède à un réseau d’entraide et une communauté bienveillante sur laquelle elle pourra compter pour la suite de son parcours.
“Soyez gourmandes et osez”
“Savoir rebondir”
En conclusion, on dit souvent qu’on n’améliore pas ce qu’on ne mesure pas.
De fait, toutes ces initiatives visant à promouvoir l’entrepreneuriat féminin sont des bonnes nouvelles en soi. Mais selon nous, le véritable problème, c’est le nombre de femmes qui font des études scientifiques.
Part de femmes en prépa : 41,9%
Part de femmes en école d’ingé : 28,9%
Part de femmes en école de commerce : 51,1
Source : Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation
Etant donné que les entrepreneurs français sont pour beaucoup des ingénieurs, il est primordial de former les femmes à la tech pour arriver à solutionner le problème à la source.
Et là, rien de mieux que des bootcamps tels que Adda Tech School https://adatechschool.fr/ ou DesCodeuses https://descodeuses.org/